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Vu d'Alger, le Maroc est sur une dynamique positive depuis quelques années.

Son récent retour au niveau de la scène politique africaine renforce sa stratégie économique par une stratégie géopolitique régionale offensive. Les deux stratégies (économique et géopolitique) se nourrissent mutuellement par des actions gagnantes, qui de victoire en victoire finiront par poser les bases d'un leadership africain à un horizon proche.

Dans le même temps, Alger n'est pas en mesure d'afficher le même dynamisme, loin de là. Son économie fortement dépendante des revenus des hydrocarbures est au plus mal, avec une balance commerciale affichant -13,7 milliards de dollars, la première baisse depuis un quart de siècle. 

Signe avant-coureur d'un crise annoncée, l'avertissement du FMI quant à la baisse spectaculaire et continue des réserves de change, à un niveau de 114 milliards de dollars à fin 2016, accusant une baisse annuelle moyenne de 35 milliards depuis 2014. A ce rythme baissier, les réserves de change algériennes seront à sec dans moins de quatre années. Le pire est à venir, prévoient les analystes de tout bord, entre la grande difficulté du pays à lever de la dette souveraine, la forte aversion au risque des investisseurs étrangers et l'incapacité du pays à imaginer des stratégies alternatives, synonymes de revenus nouveaux en substitution de ceux des hydrocarbures. 

Ajouté à cela le risque majeur d'une guerre civile, conséquence de difficultés économiques structurelles, d'un taux de chômage record à 12,7%, d'une inflation aussi malvenue que préoccupante et d'une gouvernance étatique sous perfusion permanente... Le cocktail est explosif! Tel est le diagnostic de trois instituts américains de renommée mondiale (The Global Risk Insights, The Washington Institute for Near East Policy et l'American Entreprise Institute), résumé en cette alarmante prévision: "L'Algérie est mûre pour l'effondrement, la question n'est pas si, mais quand?".

C'est parce que les temps sont difficiles que le moment est historique

Et si l'Algérie donnait tort à toutes ces organisations indépendantes? Et si la résolution de la question du Sahara était une, sinon LA solution? Une victoire géopolitique algérienne, prémices de nombreuses victoires de tout ordre.

Le moment est historique, une initiative algérienne visant à régler définitivement et pacifiquement le dossier du Sahara ne constituerait pas uniquement une victoire géopolitique, elle ouvrirait également de nombreux bénéfices sur le plan économique et sociétal, à l'échelle de l'Algérie, du Maroc, du Maghreb, de l'Afrique et même sur le plan sécuritaire et migratoire au Maghreb et en Europe.

Initiative pour rapprocher les peuples, envisager des partenariats économiques, maintenir la paix civile, renforcer le front sécuritaire... 

Le premier bénéfice est sociétal. Une telle victoire contribuerait à pacifier les peuples, en rapprochant les frères algériens de leurs frères marocains et enfin répondre à cette revendication fraternelle, jamais altérée par le conflit étatique.

Le second bénéfice est économique. Un tel apaisement des relations politiques entre les deux pays frères ouvrirait la voie à de multiples partenariats économiques féconds. Et pourquoi pas l'Algérie à l'initiative d'une "Union économique du Maghreb"? Avec la Tunisie et le Maroc, un tel élan aurait des répercussions économiques positives pour les trois pays voisins et complémentaires et les rendrait plus forts et plus résiliants. A plus court terme, une résolution définitive du conflit politique avec le Maroc, c'est une réallocation immédiate d'une importante partie du budget de défense algérien, qui fait aujourd'hui du pays la première puissance militaire africaine. Réaffectation vers d'autres postes budgétaires, tels les investissements "après hydrocarbures" dans des secteurs économiques d'avenir, ou réallocation vers des dépenses sociales contribuant à la préservation de la paix civile.

Le troisième bénéfice est d'ordre sécuritaire. Pacifier les liens entre les pays du Maghreb et renforcer leurs partenariats économiques c'est également pouvoir faire barrage commun face aux menaces terroristes et migratoires Sud/Sud, mais également Sud/Nord vers nos partenaires et alliés européens.

Somme toute, reconnaître le Sahara marocain c'est l'option de la raison; celle du stratège clairvoyant qui en ces temps difficiles veille aux intérêts économiques et sociaux de son pays et de ses citoyens.

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