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· Activation des différentes stratégies sectorielles, maintien du rythme d’investissement…

Le gouvernement a-t-il les moyens de ses ambitions? A regarder de près la lettre de cadrage du Premier ministre portant sur le projet de budget 2010 et adressée aux ministres jeudi 27 août, l’on est tenté de se poser cette question. D’autant plus que sa préparation intervient dans un contexte de crise économique internationale.
Même si la bonne campagne agricole de cette année ainsi que le dynamisme de certains secteurs ont permis de sauver la mise, il n’en reste pas mois que d’autres ont pâti de cette crise: baisse des transferts des MRE, recul des recettes du tourisme et ralentissement des investissements étrangers. A cela s’ajoutent les difficultés rencontrées par certains secteurs exportateurs dont le textile et l’habillement. Au premier semestre 2008, la balance commerciale a dégagé un déficit de 48,2 milliards de dirhams, en détérioration de 11,8% en une année. Avec, par ricochet, une dégradation inquiétante de la balance des paiements et des menaces pour les équilibres financiers du pays.
Pour le Premier ministre, le budget 2010 doit à la fois prévoir des mesures pour faire face à la crise et préparer l’après. La lettre de cadrage insiste aussi sur la maîtrise des dépenses et donc la chasse au gaspillage est encore une fois lancée. Les postes vacants au sein de la fonction publique devraient être supprimés et les recrutements limités au minimum, c’est-à-dire uniquement pour les besoins des secteurs prioritaires. Le redéploiement des fonctionnaires est encore une fois encouragé. Mais pour autant, l’on prévoit près de 10.000 nouveaux postes budgétaires.
Le budget 2010 devrait également connaître l’activation des différentes stratégies lancées en 2009. En tout cas, la lettre de cadrage met l’accent sur la nécessité de poursuivre les réformes entamées, l’encouragement de l’investissement et le maintien de l’effort d’investissement public, l’accélération du rythme d’exécution des différents chantiers de développement lancés, ainsi que la réforme de la Caisse de compensation avec un meilleur ciblage des catégories pauvres. Au total, cinq axes prioritaires sont fixés.

 

Appui à la cadence du développement et de l’employabilité: Celle-ci devrait passer par le renforcement de la demande interne via l’accélération du rythme de réalisation des investissements publics et privés et la préservation du pouvoir d’achat. Depuis 2007, le rythme de l’investissement public s’est accéléré passant de 82 milliards de DH à 135 milliards en 2009, soit un taux d’augmentation de 65%. L’ambition du gouvernement est de maintenir ce rythme. Reste à résoudre l’équation financière. Pour le privé, l’investissement est encouragé en particulier dans les secteurs à forte valeur ajoutée. Pour cela, des politiques sectorielles volontaristes sont mises en place à même d’assurer de la visibilité aux opérateurs économiques.

Accélération des réformes structurelles et activation des nouvelles politiques sectorielles: A ce niveau, la priorité est accordée à la réforme de la justice et de l’Administration et ce, conformément aux recommandations du Souverain. La décentralisation et la déconcentration se poursuivront ainsi que la simplification des procédures et le développement de l’Administration électronique. Par ailleurs, le prochain exercice connaîtra l’activation du plan Vert, le plan pour l’Emergence industrielle, la nouvelle stratégie pour l’Energie et l’eau. A cela s’ajoute la politique environnementale et de développement technologique.

Nouveau pacte social: Sa mise en place passe par de nombreuses mesures et réformes: l’éducation et la formation, la santé ainsi que le développement de l’habitat social, en particulier les logements à coût bas, et la poursuite du programme villes sans bidonvilles. Pour cela, 3.850 hectares seront mis à la disposition des promoteurs. Rappelons que ces derniers réclament des allégements fiscaux avant de passer à l’acte.
Côté solidarité, le Ramed sera étendu progressivement. Sa généralisation n’est donc pas programmée pour 2010. La réforme de la compensation est également au menu avec un meilleur ciblage des catégories pauvres. L’indemnité pour perte d’emploi (IPE) ainsi que la réforme des retraites sont prévues. Cette dernière réforme devient urgente. Dans le cas de la Caisse marocaine de retraite par exemple, le gouvernement devra trancher rapidement surtout que le régime des pensions militaires est déficitaire.

Renforcement des politiques régionales et développement du monde rural:. Sur ce registre, le gouvernement compte créer des pôles de développement en s’appuyant sur les capacités et les ressources locales.

Appui aux secteurs impactés par la crise: Le comité de veille stratégique mis en place par le gouvernement est appelé à poursuivre ses travaux et à lui soumettre toutes les propositions pour faire face aux effets de la crise internationale. Rappelons que les mesures de soutien mises en place prendront fin en décembre.

L'Economiste.

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