Yawatani

La Confédération démocratique du travail (CDT) est en train de subir un démantèlement intensif. On assiste, depuis quelques semaines, à des demandes de divorce successives de la part de syndicats affiliés à la centrale de Noubir Amaoui.
La dernière est celle du Syndicat national des finances qui a annoncé, suite à une réunion tenue dimanche 26 octobre, son intention de couper le cordon ombilical qui l’unissait à la CDT. Une perte importante pour une confédération qui a été pendant plusieurs années l’un des principaux acteurs de la vie syndicale au Maroc.

M. Amaoui, l’homme dont le nom a été associé aux revendications de la classe ouvrière durant trois décennies, est en train d’assister, impuissant, à l’érosion accélérée de son syndicat. Créée en 1978, la CDT a vécu des jours de gloire syndicale que nul autre syndicat n’a vécu au Maroc. Elle était devenue la plate-forme incontournable de toute action revendicative nécessitant une large mobilisation de la rue. De juin 1981 à décembre 1990, la CDT était au cœur de l’événement au point que le fait que M.Amaoui signe un communiqué décrétant une grève générale faisait trembler tout le dispositif chargé d’assurer la sécurité et l’ordre public.
Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. La dernière tentative de démonstration de force de la part de M. Amaoui n’a pas marché. Bien au contraire. Ce qui devait être une piqûre de rappel à qui de droit a eu un effet inverse. En décrétant une grève générale le 21 mai 2008, au moment où la tendance générale chez tous les acteurs de la vie politique et socioéconomique marocaine était de renforcer la paix sociale et de réussir le dialogue avec le gouvernement et le patronat, était une erreur stratégique. Le faible taux d’observation des consignes de grève a révélé que la direction de la centrale se trouve en déphasage total avec la volonté de la base. Les salariés du privé comme ceux du public cherchent aujourd’hui à obtenir des avantages par d’autres moyens, plus modernes. Par le dialogue notamment. Dans le nouveau Maroc, le citoyen, quelle que soit sa situation sociale, ne se dissocie pas de l’Etat. Il se considère responsable du climat général qui doit prévaloir dans son pays.
La deuxième erreur de Noubir Amaoui est celle de la démission collective de la deuxième Chambre du Parlement. Se retirer d’une institution où on a été démocratiquement élu par les salariés eux-mêmes, est une attitude impulsive de la part de la direction et qui n’a été d’aucune utilité politique. Elle a seulement élargi la fissure entre la direction et la base au sein de la centrale syndicale. 
Cette situation a suscité chez plusieurs jeunes dirigeants, depuis quelques mois, une grande réflexion sur le besoin d’agir pour sauver l’avenir du syndicat. Une réflexion qui n’exclut aucune piste dont le changement de leadership.

 

Aujourd'hui le Maroc

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