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Le maire de Rabat Mohammed Sadiki a accordé un entretien aux Inspirations éco, dans lequel il se dit victime d’une «affaire politique»

Assistons-nous à une nouvelle affaire Belkora, du nom de l’ancien maire PJD de Meknès, accusé de malversations et relevé de ses fonctions par le ministère de l’Intérieur avant d’être acquitté en novembre 2015 ? Le maire de Rabat, Mohamed Sadiki, est en tout cas dans la ligne de mire du ministère de l’Intérieur et, celle vraisemblablement, du Palais. Sadiki, a été écarté de la prière du vendredi 9 avril, à laquelle le roi était présent. Une première pour un maire Rbati.

Dans un entretien accordé aux Inspirations éco, le maire de la capitale admet avoir été empêché d’assister à la prière du vendredi. «Vendredi matin, j’ai été […] rappelé par le chef de cabinet de la wilaya, me demandant d’informer mon premier vice-président qu’il doit être présent. J’ai répondu qu’il n’y avait pas de raison à ce que je n’assiste pas (à la prière). Finalement, la décision a été prise que c’est le premier vice-président qui assistera à ma place», raconte Mohamed Saddiki, estimant qu’il «s’agit d’une affaire politique qui a été amplifiée et gérée à bas niveau».

Cette mise à l’écart a trouvé une explication chez Batoul Daoudi, chef du groupe PAM au conseil municipal de la capitale : «Bien-sûr que c’est une première. Jamais un maire de Rabat, la capitale, n’a été interdit d’accès à la prière du vendredi. Et je pense que l’Affaire dite Redal en est l’origine.» La chef de file de l’opposition dans la capitale fait allusion à l’intervention de l’agent judiciaire du royaume, qui a saisi le parquet pour cette affaire. Le président du conseil de la ville de Rabat est en effet soupçonné de toucher une pension d’invalidité, après avoir bénéficié d’une mise en réforme de la part de son ancien employeur Redal, filiale de Veolia.

«Le plus grave dans l’histoire, c’est que Sadiki bénéficie d’une pension versée par un organisme public, à savoir la Caisse marocaine des retraites. Sans parler du conflit d’intérêt sous-jacent à l’affaire puisqu’en sa qualité de maire de Rabat, Sadiki est également président du Conseil d’administration de Redal», renchérit Batoul Daoudi. Une version à laquelle n’adhère pas l’état-major du PJD qui, dans un communiqué, a réitéré son soutien au maire.

Sadiki est «victime d’une offensive médiatique dirigée contre lui et les élus de Rabat», note le communiqué publié par le secrétariat régional du parti de la lampe. Pire, le PJD y voit un nouveau «complot ourdi par les tenants du “Tahakom” [autoritarisme, ndlr]. Ce que confirme le tonitruant député PJD Abdelaziz Aftati. «C’est une affaire montée de toutes pièces par l’État profond. C’est tout simplement inadmissible que l’administration territoriale, de par la saisie du parquet, ait prit partie à cette affaire», s’indigne le député d’Oujda.

Mais Aftati y voit surtout une tentative des adversaires du PJD de vouloir impliquer le roi dans cette affaire : «Ces gens-là sont insolents. Qu’est-ce que le roi a à voir avec ça ? C’est une affaire entre élus, à l’intérieur d’un Conseil municipal». Un Conseil municipal qui, depuis le 29 février, est vidé de ses élus PAM. Ces derniers ont choisi de boycotter toutes les séances du conseil, réclamant une enquête du ministère de l’Intérieur.

telquel

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