Yawatani

A cette question, les quatre millions de Marocains résidant à l'Etranger ont le droit  de répondre, même si une partie d'entre eux a pu  exposer son point à l'une ou l'autre occasion.

 

Le problème est que ce point de vue n'a jamais été pris en compte.

 

Pour ma part, je voudrais exposer une conception de ce futur Conseil, en reprenant, brièvement, à la fois des éléments qui font l'objet d'un large consensus au sein des Marocains expatriés, et des éléments  ayant été mis en œuvre dans d'autres pays. Il n'est nullement question de formule magique, mais de document de travail.

Je voudrais rappeler à cette occasion qu'il n'y a jamais eu de concertation à ce sujet ni avec le Conseil Consultatif des Marocains de l'Etranger ; ni avec le  Conseil Consultatif des Droits de l'Homme,  avant lui.

Il  n'y a eu par contre que des retrouvailles entre amis et des rencontres sélectives et non représentatives à l'étranger,  avec l'argent du contribuable marocain,  et  le tout à l'insu de la Communauté marocaine (1) vivant à l'Etranger.

Alors, pour commencer, je peux dire que ce qui est largement acquis et accepté par  tout le monde pour l'édification d'un nouveau conseil, c'est le départ sans délai de l'actuel président du CCME.

Puis vient bien sûr  l'organisation d'élections libres et démocratiques comme base essentielle de tout projet.

On déplore d'ailleurs le fait  que l'actuel CCME passe son temps à mener une étude comparative avec les autres conseils, et il compte même organiser une rencontre à ce sujet les 3 et 4 mars 2009.

Tout d'abord, il faut comparer le comparable.

Comment peut-on comparer un Conseil de marocains à l'Etranger avec celui d'Européens à l'Etranger. Nous sommes tous citoyens mais nous vivons des réalités différentes et spécifiques.

Que ça soit l'Italie, l'Espagne, la France ou le Portugal ; ces pays appartiennent à l'Union européenne. Ils ont la citoyenneté européenne. Ils n'ont pas de problème de regroupement familial, d'apprentissage de leur langue maternelle ou de leur religion et ne souffrent pas de racisme, de discrimination et d'islamophobie.

Ne souffrent pas non plus de discrimination à l'école, ou pour avoir un emploi ou un logement. Leurs aînés n'ont pas de difficulté à s'installer dans le pays de leur choix.

Leurs proches n'ont pas besoin de visa pour circuler au sein de l'espace européen ou pour aller aux Usa etc…

Exemple : monsieur Sarkozy qui est président de la République française, est à la fois un citoyen français, hongrois et européen. Et il peut très bien être défendu par aussi bien par le Conseil des Hongrois expatriés que par celui des Français, une fois qu'il aura quitté la France, par exemple.

Il peut aussi  se présenter aux élections communales qu'européennes, dans n'importe quel pays membre de l'Union européenne. Et sa famille,  aussi bien en France qu'en Hongrie,  dispose de la liberté de circulation au sein de l'UE. Ce qui n'est pas le cas pour nos familles vivant au Maroc, et qui souhaiteraient nous rejoindre.

Pour rappel : les espagnols, les Italiens , et les Portugais ont dû revoir la formule choisie de leurs conseils plus d'une fois, pourquoi ?

Tout d'abord, pour faire correspondre leurs conseils au droit européen et donc pour recevoir des subsides.

Puis, parce qu'ils ont opté pour les technologies modernes pour communiquer avec leurs diasporas, et il fallait apporter quelques adaptations..

Ils ne dépensent pas leur argent dans des réunions  qui ne réunissent pas la diaspora. Et pourtant  tous les courants et les couches sociales sont rassemblés dans leurs conseils.

En plus, on sait qu'en 2009 auront lieu des élections européennes et bien d'autres, et malgré tout, le CCME persiste à convoquer des députés de l'immigration.

A propos, avec quel argent ?

Et donc, pour avoir une vraie consultation des Marocains Résidant à l'Etranger, avec la société civile marocaine et les partis politiques marocains, on doit permettre aux MRE de s'exprimer de deux façon :

Par voie d'internet et à l'aide des moyens audiovisuels

En leur permettant de s'exprimer en juillet et août 2009 au départ de leur localité d'origine au Maroc, par exemple en envoyant une télécopie au Premier ministre.

Ou en remettant une proposition écrite aux autorités locales,  au gouverneur ou au Wali.

Voici un résumé de quelques conceptions :

  

1. Le Portugal :

Ce pays a créé le 4 septembre 1996  un conseil  pour les Portugais établis en Europe et hors Europe : le Conseil des Communautés portugaises (CCP).

C'est à la fois un organe consulté par le gouvernement portugais en matière de politique d'émigration et sert d'expression collective des Portugais expatriés.

Le CCP comprend 100 membres élus pour 4 ans au suffrage universel.

Les Portugais de l'Etranger ont droit à 4 députés sur un total de 230 au parlement portugais.

Le ministre portugais chargé des affaires de l'émigration participe aux réunions  du CCP sans avoir le droit de vote

  

2. La Hollande :

Les  Hollandais qui résident en dehors de leur pays, ont le droit de participer aux élections législatives. Ils peuvent voter soit par correspondance, soit par procuration ou tout simplement en faisant le déplacement eux- mêmes vers le pays.

  

3. La France:

L'assemblée des Français de l'Etranger (AFE) représente les 2 millions de Français établis à l'étranger. (Alors qu'on a +-4 millions de Marocains expatriés, dont les Sans papiers et les non-inscrits aux Consulats).

Les Français expatriés ont un collège électoral pour élire 12 sénateurs qui les représentent.

L'AFE est le porte-parole des Français à l'étranger, et c'est l'interlocuteur du gouvernement, des ambassadeurs et des consuls sur les questions soulevées par la diaspora française.

  

4. La Suisse :

Le Conseil des Suisses de l'étranger (CSE) est l'organe suprême des Suisses de l'étranger.  Le CSE comporte 165 membres, dont 130 élus et 35 cooptés. Son rôle est de défendre les Suisses de l'étranger.

  

5. L'Espagne :

C'est le Conseil des Résidents espagnols à l'étranger (CREE ou la Junta de los Espanoles desde el extranjero) qui représente la diaspora espagnole auprès de son gouvernement. Ce conseil est élu tous les quatre ans est composé de  58 membres, dont 13 désignés.  Ces expatriés espagnols ont le droit de vote aux élections législatives. Ils peuvent exercer leur droit de vote soit au consulat soit par correspondance. Chaque circonscription consulaire de moins de 50.000 espagnols, donne droit à 7 représentants au sein du Conseil des expatriés.

Pour celles qui comptent entre  50.000 à 100.000 expatriés, elles ont droit à 12 représentants. Et celles qui comptent plus de 100.00 expatriés, elles en ont droit à 20.

  

6. L'Italie :

En 1989, les Italiens ont réussi à réunir des individus, des associations, des commerçants, des pauvres, des riches, des libéraux, des communistes, des bourgeois, des femmes, des hommes, des jeunes, des moins jeunes, des hors la loi, des juristes, des Sans papiers, la mafia, des intellectuels, des religieux, des athées, des stars, des malades, des docteurs…bref tout le monde, pour se réconcilier en se rassemblant « INSIEME ».

Le Conseil général des Italiens à l'étranger (CGIE ou Il Consiglio Generale degli Itliani all'Estero) a été créé en 1989. Elu pour 5ans, il est composé de 95 conseillers dont 29 nommés par le gouvernement.  Sa fonction consiste à conseiller le gouvernement et le parlement sur les grands thèmes qui intéressent la diaspora.

N'oublions pas que la première attention de tous ces pays est accordée au développement des localités d'origine des expatriés, en y développant des moyens modernes de transport et de communication.

En 1986, quand l'Espagne et le Portugal rejoignaient l'Union européenne, ils avaient consacré  85% de l'aide européenne à développer les régions exportatrices de migrants.

Et c'est ainsi qu'ils ont réussi facilement leur pari du développement.

C'est la meilleure façon de rendre hommage aux enfants expatriés du pays, de rétablir l'équilibre entre les régions et entre les citoyens, et d'accélérer  le développement du pays .

Et puis que nous sommes conscients des mutations que connaît la migration, et afin de permettre aux différentes générations de jouer un rôle au Maroc, nous ne devons pas perdre de temps.  Le facteur temps est très déterminant. Il faudrait vite un conseil rassembleur, afin de réparer les dégâts occasionnés au sein des Marocains résidant à l'étranger (MRE), par des éléments que seule l'histoire pourra juger.

Et donc,  le futur conseil devra comporter 50 membres  élus, et 10 membres cooptés, pour une durée de 4 ans. (ou plus, c'est aux intéressés de se prononcer là-dessus)

Parmi les personnes élues et ayant fait le score le plus élevé en terme de voix, elles feront partie du parlement marocain. Leur nombre pourra être limité à cinq.

Il y'aura des personnes cooptées pour assurer la représentation des générations et garantir la parité. Sans oublier des sièges réservés pour les personnes sans papiers, les personnes handicapées, les aînés etc…. Et comme membres d'honneur, on devrait prendre  2  ou 4 Autrichiens descendants des soldats marocains ayant participé à la libération de l'Europe (Autriche, de la France, de la Belgique de et de la Hollande) de l'occupation nazie entre 1939 et 1945.

La télévision autrichienne a déjà parlé lors d'une émission de la 'diaspora africaine d'Autriche'.

Ces autrichiens n'ont jamais connu leurs pères marocains.

Et en ce qui concerne  les détails techniques pour l'ensemble de l'organisation du scrutin, on devra attendre  les propositions des expatriés marocains.

Lors des élections, une commission sera chargée de trancher d'éventuels litiges en cas de contestation des résultats. A noter  que pour ce genre de suffrages, seule la commission nationale (marocaine) sera compétente, comme c'est le cas pour tous les pays du monde.

Cette commission sera joignable par internet également et sera composée d'un magistrat et de Marocains résidant à l'étranger…

On devrait également se pencher sur la création d'une télévision plurielle gérée par la diaspora marocaine à cette occasion.

Enfin, après plus de 45années de réflexion au sein de la Communauté marocaine de l'Etranger, c'est  malheureusement la consultation qui a  toujours fait défaut. Ce qui a engendré un manque d'adhésion, comme suite logique et immuable dans ce genre de situations.

Voyons un autre exemple :

 Monsieur Hussein Obama, le nouveau président des Usa a décidé, pour mieux réussir dans sa mission,  de s'en tenir au schéma chronologique classique à savoir :

Réflexion, consultation, adhésion, décision puis communication.

BELHALOUMI Abdelrhani

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