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· Les opérateurs réclament un plan d’urgence

Il fallait s’y attendre! Les volumes des tonnages à l’export des agrumes marocains sont revus à la baisse. Conjoncture oblige! Mais pas seulement. Auprès de l’Association des producteurs et exportateurs d’agrumes (ASPAM), l’on parle de quelque 100.000 tonnes qui ne seront pas livrées, soit 15% de moins par rapport aux prévisions faites au démarrage de la campagne.
Pour rappel, la campagne agrumicole à l’export, qui a commencé à partir de fin octobre et se poursuit jusqu’en juin, vient d’entamer sa deuxième étape. La première moitié a porté particulièrement sur les variétés dites précoces, notamment la clémentine, Navel et autres variétés de demi-saison (Sanguine et Salustiana). Actuellement, l’on vient de passer à la vague des oranges tardives, la Maroc Late notamment.
A noter que la filière avait tablé en début de campagne sur un total export de 650.000 tonnes contre 582.000 effectivement réalisées lors de la campagne 2007-2008. «Au 25 mars, nous avons pu exporter près de 400.000 tonnes contre 420.000 lors de la campagne précédente», souligne Ahmed Darrab, secrétaire général de l’Aspam. Compte tenu d’un certain nombre de facteurs, la filière a dû réviser à la baisse les contingents à expédier.
Aux yeux des producteurs-exportateurs, cette baisse est due à la conjugaison de plusieurs facteurs. D’abord, les intempéries qui ont provoqué des inondations dans le Gharb. Les pluies de fin janvier jusqu’à la deuxième décade de février ont été accompagnées de vents forts. Ce qui a occasionné des pertes considérables dans cette région ainsi que des perturbations dans les opérations de cueillette dans les vergers. Ce qui a eu pour conséquence, des arrêts de travail dans les stations de conditionnement et un décalage dans les programmes d’expédition.
Dans la région de Kénitra uniquement, l’on estime les pertes à environ 50.000 tonnes. Elles ont concerné, signale l’Aspam, les dernières Navel ainsi que certains fruits de demi-saison tout comme la variété Maroc Late.
Par ailleurs, les effets de la crise financière internationale ont eu leur impact sur les exportations. Ainsi, on enregistre un recul de la demande dû à la baisse du pouvoir d’achat des ménages et par conséquent de la consommation dans les principaux marchés européens.
«Là, les effets de la crise se sont aussi traduits par des difficultés au niveau des règlements et des risques de paiement», indique Darrab. D’autant plus que la plupart des banques ont verrouillé les facilités financières aux grands groupes importateurs.
Côté marocain, les producteurs-exportateurs ont adopté une attitude prudentielle en dosant les expéditions en fonction des garanties de paiement. D’où le cumul de retards et les baisses des volumes à l’export, explique-t-on auprès de l’Aspam. Aux effets des intempéries et de la crise financière internationale, s’est ajoutée la dépréciation de la valeur des monnaies sur certains gros marchés.
Le rouble par exemple s’est déprécié de 25 à 30%. Puisque les paiements des exportations sur le marché russe (l’un des principaux marchés) se font en dollar, ils se sont traduits par un renchérissement du prix d’achat des agrumes pour la clientèle russe, laquelle paie en rouble.
La monnaie américaine s’étant fortement appréciée ces derniers mois. «Cette situation a entraîné la hausse des prix des agrumes marocains», souligne Darrab. Résultat, le consommateur russe a réduit sa demande et cela s’est répercuté sur les commandes.



Sauvegarder la filière


POUR plusieurs producteurs-exportateurs d’agrumes, «l’Etat a mis en place le plan Emergence pour soutenir un certain nombre de secteurs à l’export». Ils font allusion notamment aux équipementiers automobile, au tourisme, textile-habillement et industrie alimentaire. Or, selon les opérateurs de la filière agrumicole, jusque-là, «rien n’a été entrepris envers les produits frais et les agrumes en particulier».
De l’avis des exportateurs, il va falloir absolument intégrer cette filière car elle est malmenée à l’exportation compte tenu de la conjoncture et de la concurrence étrangère. Par ailleurs, l’on rappelle que celle-ci joue un rôle social extrêmement sensible en termes de création d’emplois en milieu rural et de lutte contre l’exode rural.
Notons que des pourparlers sont en cours avec les pouvoirs publics pour trouver une formule afin de sauvegarder la compétitivité de la filière agrumicole. Il s’agit notamment de mesures pour sécuriser les paiements par des garanties de l’Etat.

L'Economiste

 

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