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Les ministres de l'OPEP se retrouvent vendredi 22 juin à Vienne pour leur réunion semestrielle, au cours de laquelle l'Arabie saoudite, soutenue par la Russie, veut convaincre l'Iran d'accepter une hausse de la production mondiale, à laquelle Téhéran est hostile sur fond de sanctions américaines.

 

Les objectifs de production établis fin 2016 par l'OPEP et ses partenaires, soit 24 producteurs de pétrole représentant plus de 50% de l'offre mondiale, ont contribué à l'envol des prix, et le premier exportateur mondial plaide désormais pour des extractions plus importantes dans un contexte de rebond de la demande.

"Nous nous devons d'être responsables et réactifs en déployant une offre adéquate", a estimé le ministre saoudien de l'Energie, Khaled al-Faleh. En pratique, l'Arabie saoudite et la Russie ont indiqué jeudi soir vouloir proposer une augmentation de la production de l'OPEP et de ses partenaires d'un million de barils par jour pour contrer un possible emballement du marché.

Mais après avoir soufflé le chaud et le froid, Téhéran a signifié qu'il refusait d'envisager un assouplissement de l'accord de plafonnement de production entré en vigueur début 2017. Le ministre iranien du Pétrole, Bijan Namar Zanganeh, a ainsi quitté une réunion technique de ministres jeudi soir, affirmant devant des analystes qu'il n'y aurait "pas d'accord" vendredi, toute modification nécessitant l'unanimité des membres du cartel.

Frappée en mai par le retrait américain de l'accord nucléaire de 2015, qui selon elle a contribué à faire flamber les cours, la République islamique ne souhaite pas subir de pertes de revenus et de parts de marché face notamment à son rival régional saoudien. Comme l'Irak et le Venezuela, un pays en pleine crise économique, l'Iran fait en effet face à des capacités de production et d'exportation limitées.

La Russie et l'Arabie saoudite font de leur côté valoir que l'objectif de hausse de la production d'un million de barils par jour qu'ils proposent permettrait d'"empêcher le marché de se resserrer", selon les termes du ministre saoudien Khaled al-Faleh. L'option retenue se base sur les chiffres de l'OPEP, selon lesquels l'accord initial, qui visait une réduction de 1,8 million de barils par jour, a mené à une baisse réelle de 2,8 millions de barils. "Cette option sera débattue par l'OPEP vendredi, puis par l'OPEP et ses partenaires samedi", lors d'une seconde réunion programmée à Vienne, a affirmé le ministre russe, Alexandre Novak.

L'Iran produit actuellement à des niveaux historiquement élevés, mais pourrait voir son industrie neutralisée par les sanctions déclenchées par le président américain Donald Trump après sa sortie de l'accord sur le nucléaire. "Le président Trump a créé les difficultés du marché en multipliant les sanctions contre deux membres fondateurs de l'OPEP", l'Iran et le Venezuela, a accusé le ministre iranien mardi soir à son arrivée à Vienne.

Le président américain a critiqué le cartel sur Twitter, accusant l'organisation de maintenir les cours à un niveau élevé, alors que le prix de l'essence grimpe aux Etats-Unis à quelques mois d'élections législatives. En Russie, les entreprises pétrolières privées ont de leur côté de plus en plus de mal à justifier auprès de leurs actionnaires de retenir leurs extractions et de ne pas profiter pleinement de la hausse des cours.

Depuis 2016, la baisse de production établie par l'OPEP et de ses partenaires a fait rebondir les prix de l'or noir, brièvement passés sous les 30 dollars début 2016 avant de dépasser les 70 dollars au deuxième trimestre 2018. L'accord, qui s'achève fin 2018, nécessite l'unanimité des membres de l'OPEP pour toute modification, une disposition qui place l'Iran en position de force.

Mais l'Arabie saoudite tente de faire valoir que la hausse de production pourrait passer en partie par une réallocation de quotas de production non utilisés par certains pays, comme le Venezuela. "Nous devons empêcher la surchauffe du marché", a prévenu pour sa part jeudi le ministre russe Alexandre Novak.

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