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Dans une vaste aire géographique allant du moyen - Atlas au cœur du Sahara, subsiste encore de nos jours des costumes féminins dont l’origine remonte au temps des Romains. A voir la grande variété de ces costumes, on a du mal à croire qu’ ils sont pratiquement tous des variantes d’ une même technique vestimentaire très simple, qui tient à la fois du chiton grec et du péplum romain : celle du drapé. Il s’agit d’une longue étoffe - environ 4,50cm x 1,40m-, "izar" enroulée puis maintenue à la taille par une ceinture et ramenée ensuite sur les épaules pour y être fixée par des fibules.
 
 
Le costume marocain se présente sous des aspects variables selon les régions et malgré quelques points communs, le vêtement citadin diffère de celui des campagnes. Au cours des années passées, l’art restruientaire a subi une évolution parfois à peine perceptible dans les campagnes, mais frappante dans les villes.
 
 
 
 
Sobriété et richesse
Moins varié que le costume des femmes rurales, le costume traditionnel des citadines se caractérise par la sobriété de l’habit d’extérieur (haik et djellaba) et par la grande richesse de l’ habit d’ intérieur (caftans et gandoura).
 
Influence
Resté longtemps immuable, le costume des citadines se plie depuis l’intensification des échanges avec l’étranger, au 19ème siècle, au phénomène de mode. C’est le cas du "qaftane". D’inspiration turque ou même chinoise, le "qaftane" est resté, jusqu’à nos jours, le vêtement d’intérieur de base de la marocaine. Coupé dans des velours, des soieries ou des brocarts, il est souvent richement brodé au fil d’or, d’argent ou de soie.
 
Du haik à la djellaba
 
A la différence de la femme rurale, surtout berbère du Haut et Moyen Atlas et de la femme Saharienne, qui ne se voile pas le visage, la citadine marocaine, elle, ne pouvait sortir dans la rue, au début des années 50 du moins, sans être drapée du "haik", grande pièce de laine ou de coton d’ environ cinq mètres sur un mètre soixante, qui dissimule les formes du corps et voile les traits du visage.
 
 
 
 
 
 
Sur variation
Tout comme les autres constituants du costume de la citadine, la "djellaba" a subit durant les quatre dernières décennies des variations importantes. Si elle garde la même structure
d’ ensemble, elle a perdu, sauf chez les femmes conservatrices ou d’un certain âge, la rigueur de coupe et la sobriété des couleurs de ses débuts.
 
Mode ,oui…tradition aussi
Malgré toutes les variations qu’il peut subir sous l’influence de la vie moderne, l’habit traditionnel constitue la garderobe de base des femmes marocaines, toutes classes confondues. Il suffit d’assister à un marge, ou à une quelconque festivité religieuse et autre, pour se rendre compte à quel point les marocaines et les marocains restent fidèles à leur plus belles traditions.
 
Caftan, une si belle histoire
Si le vêtement traditionnel a longtemps caché le corps et toutes les rondeurs féminines, il a su évoluer agréablement et bousculer les préjugés. Il est bien révolu le temps où le caftan se devait d’être ample, de masquer le corps. Ce costume quasiment immuable pendant une éternité s’est assoupli, allégé, modernisé. Des stylistes ont osé franchir le pas.
Ce vêtement est façonné au gré de l’humeur, du talent et du don des créateurs. Il cherche à valoriser la féminité. Les décolletés, les superpositions, les transparences ou encore les matières fluides ont commencé doucement à faire partie intégrante d’un vêtement sublime et qui fait toujours partie du quotidien des Marocaines.
 
Le caftan s’entrouvre, laisse visible les jambes. Le dos se découvre. Synonyme de liberté et confortable, il permet à la femme de se déplacer avec aisance. «Traditionnellement, explique Tamy Tazi, grande styliste dans Civilisation marocaine, ce vêtement, par son ampleur, est un signe d’oisiveté. La nature même des tissus (broché, drap épais, velours…) et la superposition des pièces accroissent le volume. On revêtait aussi des ceintures aussi larges et rigides que des corsets, des hamz de lampas enrichis de fils d’or.
 
 
 
La femme est ainsi porté plus qu’elle ne porte : son corps se perd dans cette masse qui, à la fois distingue et indifférencie l’individu. Elle se protége, semble-t-il du froid ou des regards…
 
De fait, on désire une silhouette épaisse et qui en impose, des poses hiératiques, des mouvements étudiés…Ce «T» bien commode en somme est avant tout, un écrin qui masque les formes corporelles : il participe de toute la symbolique qui est caché de l’apparent, qui traverse l’Islam, depuis son érotique et sa mystique jusqu’à l’aménagement de l’espace du dedans. Qu’on veuille émailloter cet objet de désir et ce principe de singularité, ou qu’on l’adore en l’entourant de toutes sortes de grâces et de plaisirs : parfums, couleurs, douceurs. Il ne s’agit jamais en exhibant le corps de le banaliser ou de l’ignorer».
 
Aussi, grâce à l’ingéniosité de quelques créatrices, ce vêtement s’est simplifié. Il devient moins ample au risque de le confondre, quelquefois avec une robe. Les tissus, mousseline, satin duchesse, soie, taffetas, organza épousent le corps et lui donnent de la grâce. Le fameux «T», jugé indépassable il y a quelques années, est de plus en plus trahi. Les corps se sont affinés, allongés, mis en mouvement, les silhouettes se sont élancées. Sensualité, grâce, féminité et somptuosité semblent de venir les maîtres mots qui guident les créateurs dans leur démarche d’innover.
 

Aujourd’hui, le caftan est un vêtement très recherché qui se porte près du corps, souligne la silhouette, met en valeur les formes féminines. La broderie est un élément incontournable qui permet de donner belle allure à la tenue. Elle devient fine, richement travaillée, s’inspirant de toute la tradition marocaine (tapis, étoffes anciennes etc…). L’objectif étant de créer un vêtement moderne, élégant, simple à porter et richement travaillé dans ses moindres détails. «Malheureusement, la richesse du caftan marocain risquerait de disparaître sans une organisation appropriée du secteur. Il faudrait penser à organiser des défilés pour chaque styliste et penser à donner l’occasion pour chaque styliste de présenter une vraie collection.

pat, FAN CAFTAN

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