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Leïla Slimani, lauréate du prix Goncourt 2016, va repré­sen­ter la France au Conseil perma­nent de la fran­co­pho­nie. Elle a été offi­ciel­le­ment nommée ce lundi par le président Emma­nuel Macron. Pour l'occa­sion, la franco-maro­caine de 36 ans a été reçue à l’Ely­sée pour parler de sa nouvelle mission avec le chef de l’Etat, de trois ans son aîné.
 
Après Stéphane Bern, grand défen­seur du patri­moine, chargé d’iden­ti­fier les monu­ments histo­riques locaux en péril, Emma­nuel Macron s’est une nouvelle fois prononcé en faveur d’une person­na­lité recon­nue dans son domaine plutôt que pour un profil poli­tique afin de mener une mission au nom de la prési­dence. C’est ainsi qu’un an tout juste après avoir remporté le Goncourt avec le roman Chan­son douce, dédié à son fils Emile, la roman­cière Leïla Slimani pour­suit à 36 ans son ascen­sion en deve­nant la repré­sen­tante « person­nelle » du président Emma­nuel Macron pour la fran­co­pho­nie.
 
« Elle repré­sen­tera une poli­tique fran­co­phone ouverte, en action, centrée sur des projets concrets liés aux prio­ri­tés du Président de la Répu­blique telles que l’édu­ca­tion, la culture, l’éga­lité femmes-hommes, l’in­ser­tion profes­sion­nelle et la mobi­lité des jeunes, la lutte contre le dérè­gle­ment clima­tique et le déve­lop­pe­ment du numé­rique », indique le commu­niqué de l’Ely­sée. Leïla Slimani avait fait la connais­sance d’Em­ma­nuel Macron pendant la campagne prési­den­tielle puis ils s’étaient revus en juin dernier lors de sa visite du chef de l’Etat au roi du Maroc. La roman­cière à qui le président de la Répu­blique aurait même proposé le porte­feuille de ministre de la Culture, ce qu'elle ne confirme pas, mais ne dément pas non plus.Consi­dé­rée comme l'une des nouvelles voix de la fran­co­pho­nie, défen­seur de la cause fémi­nine, la jeune femme a publié à la rentrée « Sexe et mensonges – La vie sexuelle au Maroc », qui défend une sexua­lité libre pour les Maro­caines. Elle a aussi pris posi­tion pour l'inter­dic­tion de la burqa au Maroc qu'elle consi­dère comme un « instru­ment d'oppres­sion, une atroce néga­tion de la femme, une insulte à la moitié de l'huma­nité », sur un site d'infor­ma­tion maro­cain. Bien que régu­liè­re­ment vili­pen­dée par les isla­mistes, Leïla Slimani est publiée au Maroc, où elle est née en 1981 d'une mère méde­cin et d'un père banquier. « Les femmes doivent retrou­ver le moyen de peser sur une culture qui est l'otage des reli­gieux et du patriar­cat », affirme la roman­cière qui n'hésite pas à explo­rer dans ses écrits des terri­toires sombres, de la nympho­ma­nie (Dans le jardin de l’ogre, 2014) au coup de folie d'une nounou bien sous tous rapports (Chan­son douce, 2016).Elevée à Rabat, dans une famille où l'on privi­lé­gie le français, elle est venue faire ses études en France à 17 ans: une classe prépa­ra­toire litté­raire, puis Sciences-Po Paris. La jeune femme se tourne ensuite vers le jour­na­lisme et colla­bore au maga­zine Jeune Afrique, tout en s'inter­ro­geant sur la pour­suite de sa carrière comme le person­nage prin­ci­pal de son premier roman sur la nympho­ma­nie. Elle finit par démis­sion­ner et s'inscrit à des cours de créa­tion litté­raire orga­ni­sés dans le saint des saints, le siège de la maison Galli­mard. Sorte de « Madame Bovary X », selon l'expres­sion de sa propre mère, Dans le jardin de l'ogre rencontre le succès, même au Maroc. « Il a très bien marché parce que l'héroïne était une Française. Si elle avait été Magh­ré­bine, cela aurait été une catas­trophe », expliquera-t-elle.
 
Elle en a eu l'idée peu après la nais­sance de son premier enfant en suivant l'affaire Strauss-Kahn à la télé­vi­sion, quand l'ancien patron du FMI et homme poli­tique français était accusé de viol par une employée du Sofi­tel de New York en 2011. Elle confirme l'essai en 2016 en s'appuyant sur un fait divers survenu à New York en octobre 2012, où une nounou a tué les enfants dont elle avait la garde. Glaçant, Chan­son douce débute par ces mots terribles: « Le bébé est mort. Il a suffi de quelques secondes. Le méde­cin a assuré qu'il n'a pas souf­fert ».

source:gala

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