Yawatani

Nabil Ayouch a participé, avec son dernier film « Razzia », au Festival international de Toronto du 7 au 17 septembre. Son film a récemment été choisi pour la présélection des Oscars 2018, dans la section « Meilleur film étranger ». Le prestigieux magazine Variety a rencontré le cinéaste marocain qui a répondu à cœur ouvert.

 

Voici la traduction de  l’article:

« Deux ans après l’interdiction du film Much Loved au Maroc, le cinéaste marocain Nabil Ayouch est à Toronto avec son film le plus ambitieux à ce jour.

Razzia est un récit d’amours perdues, de désirs interdits et de rêves fragiles d’un pays face à son identité moderne. C’est une tentative d’évoquer tous les espoirs et les contradictions du Maroc aujourd’hui.

Reconnaissant que son cinquième film offre probablement une « photographie » plus large que ses films précédents, Ayouch explique que Razzia est une réponse aux montées croissantes de l’intolérance dans le monde, de la médina de Casablanca aux Parlements Européens, jusqu’aux couloirs du gouvernement américain.

« Le film se déroule au Maroc, mais Razzia va bien au-delà de delà, dit-il. Même les pays qui croient depuis longtemps en les droits civils et les libertés fondamentales, comme les Etats-Unis, font un pas de géant en avant et deux pas en arrière et tombent dans l’autocratie », ajoute-t-il.

« Razzia » est en partie un hommage à Casablanca. C’est un « film sur la résistance ». Porter cette résistance sur le grand écran était un défi. Ayouch a dû financer Razzia sans l’aide du Centre cinématographique marocain (CCM), qui avait offert une subvention de 500.000 dollars pour une version antérieure du scénario, mais a rejeté sa deuxième demande de financement.

Deux ans après l’interdiction de Much Loved, Ayouch continue d’être perplexe concernant les « réactions hystériques » au sujet du  film. « Je refuse d’entrer dans cette logique, en essayant d’expliquer l’inexplicable », dit-il, notant comment certaines franges de la société marocaine préfèrent « éviter un véritable débat public sur des sujets sensibles ».

« Je veux continuer à exister, à ma manière, en faisant mes films sans me soucier du regard de la société, ajoute-t-il. Je veux continuer à protéger mes rêves, ma part de naïveté et d’émerveillement, chaque fois que je commence un film ».

L’effet de l’interdiction de Much Loved a cependant eu des répercussions plus larges pour les cinéastes marocains. Alors qu’une vague de films tels que « Derrière les portes fermées » de Mohamed Ahmed Bensouda, « Casanegra » de Noureddine Lakhmari et « Apatride » ou « Cry No More » de Narjiss Nejjar ont reflété une volonté des cinéastes locaux ces dernières années de s’attaquer aux problèmes provocateurs, des faucons conservateurs ont fait des pressions pour un « art propre » dans le cinéma et la télévision au Maroc.

Ayouch a constaté un changement de comportement chez les jeunes cinéastes. Beaucoup ont « peur de s’exprimer parce qu’ils pensent qu’ils ont tout à perdre ».

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